"Celà a t-il un sens de vouloir échapper au temps ?" : c'est l'un des sujets proposé au Bac de Philo en ce mois de juin. Question qui a dû en laisser plus d'un sans voix, ou du moins en panne sèche ! J'ai tenté d'imaginer ce que répondrait à une telle question un habitant de Zouala, d'Hassilabiad, de Taouz ou d'Erfoud ; ou chez nous un berger des hautes vallées de Maurienne ou un paysan de Tignes... Le temps a t-il vraiment le même sens, la même valeur pour tous...?
Un avis parmi d'autres sur le Net...par Laurence Hansen-Love Professeur de Philo, Paris, France
Cela a-t-il un sens de vouloir échapper au temps ? Il n’est pas aisé de répondre oui, me semble-t-il…
Dans un premier temps, il semble difficile de vouloir échapper au temps : vanité du divertissement. De plus le temps est en nous, le temps c’est nous : impossible de le laisser derrière nous. Pourtant la philosophie nous indique des possibilités d’échapper au vertige du temps qui passe. Philosopher, c’est apprendre à mourir, disait Platon. Pour Spinoza, accéder à la vérité, c’est saisir les choses sous l’angle de l’éternité. Sur un autre plan, l’humanité tente de contrecarrer la fuite du temps par les institutions et les formes symboliques (oeuvres d'art, poésie, littérature) qui introduisent une stabilité dans le monde. La question est ici celle du SENS. Il n’y a pas de sens dans la nature, mais dans les systèmes de signes qu’instaurent la civilisation. Conclusion : oui, cela a un sens. Il faut comprendre par exemple que le temps n’est pas une chose en soi, mais un phénomène ..c’est le bénéfice de la philosophie. Penser, c’est un peu déjà échapper au temps.
http://hansenlove.blogspot.com/2006/06/sujets-l-juin-2006.html
Le temps pour le temps
Merci d'avoir parlé d'un sujet si important qui est celui du "temps". Cet "être" qui est parfois bien gentil car de notre côté et nous rend le temps facile, mais le plus souvent, il est contre notre volonté et rend la vie plus difficile . En fait, la notion de temps est relative car il n'a pas la même valeur dans tous les référentiels comme a dit Albert Einstein, ce qui nous rappelle l'expérience des deux jumeaux dont l'un est parti en voyage dans un fuseau spatial à une grande vitesse, l'autre étant resté sur terre. Ce dernier vieillit plus rapidement que le premier. C'est aussi la même chose pour deux individus, l'un à Chambéry et l'autre à Erfoud. Ces deux personnes ne voient pas le temps passer de la même façon même s'ils ont la même vitesse par rapport à un même référentiel. En effet, il y'a des gens qui profitent du temps et il y'a des gens qui tuent le temps. Car c'est une notion de culture. Mais ils peuvent se rapprocher pour le voir passer de la même façon. C'est peut être l'un des objectifs de l'AMAEF-Erfoud et de son comité à Chambéry dont je remercie tous les membres.
Heddoun | Le Lundi 19/06/2006 à 21:30 | | Répondre