Le spectacle et les rythmes musicaux de différents horizons culturels ont agrémenté le programme du rendez-vous annuel de la foire nationale des dattes, qui s'achève lundi à Erfoud, capitale des produits dattiers.
Outre les étalages des différentes variétés de dattes, des dernières technologies industrielles en la matière et des expériences réussies des associations locales quant à la transformation de ce produit providentiel, les fidèles du Moussem ont également eu droit à un programme musical et artistique des plus riches.
Fort attendue, la légendaire troupe "Lemchaheb" a illuminé grâce à ses étincelles, les douces et jolies soirées d'Erfoud. Pour toute cette foule qui a pris d'assaut la place centrale de la petite ville touristique, il s'agit bien de retrouvailles. La ferveur de cette scène culturelle des années 70 et 80 est toujours ardente.
Egale à elle-même, la troupe populaire est restée fidèle à son style artistique, à son rayonnement et à ses costumes haut de couleurs. Certes, les voix ne résonnent plus du même timbre tonique, mais pour la génération "Lemchaheb", revisiter ce répertoire appris par cœur par les petits comme les grands, relevait d'un agréable exercice nostalgique.
Epatant de voir aussi des jeunes moins âgés que la dernière chanson des amis de Soudsi, en train de crier haut et fort, réclamant une chanson donnée ou répétant les célèbres refrains de leurs chansons fétiches sur la résistance et la Palestine.
Mariant entre les spectacles des troupes locales, les sketchs satiriques des jeunes de la ville, les célèbres morceaux des chanteurs du "beldi" et du Melhoun, ces soirées ont connu une importante affluence, notamment de la part des jeunes de la région. Le public venu de tous les coins du pays a même eu droit à la surprise, avec la montée sur scène, samedi, de l'artiste Nouâmane Lahlou qui n'était pas programmé par les organisateurs.
Son passage à Erfoud pour les besoins de son prochain vidéo-clip a coïncidé avec le Moussem. Une occasion de voir de près les "fils de Tafilalt". Et bien avant de chanter, Nouâman Lahlou qui a promis au public d'être des leurs l'année prochaine avec tout son orchestre, a été ovationné, une dizaine de minutes durant, par quelques milliers de personnes. Une manière de lui dire merci pour son dernier single chantant leur région et ses gloires.
Les "fils de Tafilalt" devenait dès lors incontournable. Certes, elle a été chantée par Lahlou en playback, mais la forte présence du chanteur sur scène et son interactivité avec un public qui s'est constitué en chorale pour le compositeur marocain, a donné au spectacle une ambiance bon enfant.
Changement de style, de rythme et de tendance, mais toujours la même verve, le chanteur Anan, connu dans toute la région du Tafilalt par son répertoire Beldi a fait vibrer la foule. Là aussi, les refrains étaient répétés en chœur dans une prestation sublime qui frôlait parfois l'anarchie. Le verbe est clair, le rythme est émouvant et la fête bat son plein. L'on passe ainsi de l'oasis et ses verdoyants vergers à l'oued et heureuses ondulations, des palmiers dattiers et leurs ombres clémentes à la femme sahraouie et sa générosité. Un enchaînement des plus fluides et des plus artistiques.
L'opportunité a été saisie lors de ces soirées pour récompenser les différentes équipes gagnantes dans différentes compétitions et tournois telles le basket-ball, les pétanques, le semi-marathon, le ping-pong, organisées à cette occasion.
Source : MAP Errachidia
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