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La palmeraie, richesse du Tafilalet...

....................la vallée du Ziz à la hauteur de Zouala (photo GT)

"Ces derniers jours, il flotte autour des palmiers une agréable effervescence. C’est que nous sommes en octobre, période bénie de la cueillette. Le visiteur ne manquera pas de remarquer ces hommes doués d’une agilité surprenante, grimpant, pieds nus, au faîte du palmier interminable, pour faire tomber, à coups de machettes, les lourds régimes de dattes. Des femmes et des enfants les ramassent, séparent les dattes des branches, puis emportent le tout, qui à dos d’âne, qui à vélo ou sur un quelconque engin. Rien ne doit se perdre du palmier dattier. Le Filali s’en nourrit, l’utilise comme matériau de construction, l’exploite dans son artisanat, s’en sert dans la création des meubles ou comme élément décoratif.
Mais mieux qu’une ressource, la datte, dans le Tafilalet, est hissée au rang de symbole. C’est parce qu’Allah a élu cette terre infertile, qu’il y a fait pousser le palmier dattier. «L’un de vous aimerait-il avoir un jardin de dattiers et de vignes sous lesquels coulent les ruisseaux, et où poussent pour lui toutes espèces de fruits?», interroge le Coran, dans la sourate Al Bakara. Aussi, les gens du Tafilalet se font-ils un plaisir de partager ce don du Ciel. Proposer d’emblée des dattes à un convive est une règle de savoir-vivre à laquelle le Filali ne faillit jamais. Refuser l’offrande est considéré comme une offense. Un ami diabétique s’est ainsi gavé de dattes, à son corps défendant, pour ne pas désobliger ses nombreux hôtes.
Aux dattes, accompagnées de lait ou de petit-lait, ou les deux, succède la cérémonie du thé. Le mot revêt ici toute sa signification. Le maître de céans préside toujours la séance. Il prend son temps, versant, reversant le thé dans un verre, jusqu’à ce qu’il en obtienne le nectar. Après, le thé est servi avec des dattes, des amandes et des pistaches. Mais il ne doit pas être avalé d’un trait, sous peine de contrevenir aux usages, il est bu à petites gorgées, afin de donner place aux récits dont les habitants sont friands."

Et-Tayeb Houdaïfa

Publié le : 15/10/2004



Version imprimable | Actualités Erfoud | Le Samedi 20/05/2006 | 0 commentaires | Lu 664 fois