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Le pisé, ou l'art du maalem ...


............. Hassilabied, février 2007 ; la reconstruction des habitations après la crue de 2006 ; on réutilise la terre des maisons effondrées, on rebatit par coffrage, piece par piece ; seul changement après la dure épreuve de l'inondation, on batit un sous-bassement en dur et parfois à grand renfort de béton !..

Technique millénaire déjà connue des Phéniciens, le pisé fait intégralement partie du paysage architectural du Maroc.
Apparemment rudimentaire, le pisé est en réalité très élaboré. Il consiste, nous dit François Cointeraux " à construire les maisons avec de la terre, sans la soutenir par aucune pièce de bois (colonnes ou piliers) et sans la mélanger de paille, ni de bourre. Pour cela on banche, c'est à dire que l'on bat par couches successives, dans un coffrage de planches, de la terre préparée à cet effet. Ainsi battue, elle se lie, prend de la consistance, et forme une masse homogène qui peut être élevée à toutes les hauteurs données pour les habitations. "
La profusion de ce type de construction est due à l'abondance de la glaise gratuite et l'habitat ainsi construit protège bien des grosses chaleurs.
Les enceintes fortifiées (ksours) comme celle de Marrakech sont percées de trous, qui sont la trace des coffrages dans lesquels on coulait l'argile mêlée de paille qui la consolidait.
Aujourd'hui, les murs d'enceintes des propriétés sont souvent construits en pisé et de nombreux architectes et urbanistes s'intéressent à ce procédé pour le réhabiliter.
Dans des pays ultra sensibilisés aux questions d'environnement (RFA, Danemark, Suède etc.) des techniques similaires au pisé trouvent leur utilisation dans la construction moderne (Lehmbau). La glaise est réputée antiallergique, procurant fraîcheur en été et chaleur en hiver.

Version imprimable | Mots et images | Le Dimanche 24/06/2007 | 0 commentaires | Lu 1232 fois