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Le tisserand

Notre vie est comme un tissu qui s’élabore,

Un tissu dont je ne sais pas ce qu’il sera,

Mais qui, autour de nous, peu à peu, se tisse sans modèle ni dessin savant.

Dans ce tissu, je peux être un fil, un trait de couleur…

Le bleu profond ? le rouge éclatant ? ou bien le fil de lin gris.

Cette troisième couleur, au dire des tisserands, est la plus importante

Le gris neutre de tous les jours,

Celui qui fait chanter le bleu profond et le rouge éclatant ;

Celui qui est porteur d’harmonie.

N’avoir que ma propre couleur, et de cela me réjouir,

Pour qu’elle apporte la joie et non la rivalité,

Comme si moi, bleu, j’étais l’ennemi du vert.

Il y a une place pour tous.

Un fil vient à se rompre : aussitôt le travail s’arrête,

Et les mains patientes de tous les tisserands s’appliquent à le renouer.

Chaque fil, même le plus lumineux, peut disparaître, tissé sous les autres.

Il est cependant là, tout près, même si notre œil ne le perçoit plus…

Maintenant c’est le tour du mien d’être lancé à travers la chaîne.

Quand son trait aura cessé d’être visible,

Alors l’harmonie apparaîtra.

Et le bonheur viendra.

Version imprimable | A lire ou à voir | Le Lundi 18/05/2009 | 0 commentaires | Lu 733 fois