L’histoire de ses poèmes et la manière dont ils sont parvenus jusqu’à nous est extraordinaire. En 1927, l’écrivain René Euloge, envoyé comme instituteur dans le grand Atlas Marocain, découvre la Haute Tassaout, vallée du bout du monde, l’une des plus sauvages, des plus grandioses et des plus belles de cette région. Là, il fait la connaissance d’une jeune berbère dont le charme et l’inspiration vont le fasciner. Mririda n’Aït Attik est une jeune hétaïre du souk d’Azilal clos de hautes murailles de pisé, flanquées de tours à meurtrières ou elle était tolérée en compagnie de quelques jeunes filles de sa sorte. Elle n’avait pas la trentaine, jolie, elle ne l’était point, malgré des yeux immenses au regard expressif. René Euloge décrira cette étrange relation :
Elle chantait comme si elle eut vocalisé les neumes d’un étrange plein chant. Qui pouvait prêter une attention véritable à son talent? Peu familiarisés avec le dialecte tachelhaït, les sous-officiers français du Goum ne se souciaient guère de poèmes et de chants pour eux inintelligibles.
René Euloge retranscrivit et traduisit patiemment ces chants dictés directement par l’inspiration de celle qu’il appellera notre Sappho berbère et publiera plus tard ces poèmes d’une âpre simplicité qui s’apparentent aux ballades, lais et rondeaux de notre Moyen-Âge.
"Les Chants de la Tassaout" Mririda. Retranscription René Euloge, Edition Bellevisi.
Lien croisé
La Gazette du Chergui : "Je viens d’y passer un long moment, je me suis arrêtée, par exemple sur l’article sur le livre des Chants de la Tassaout (que je vais me commander), ou le parrainage des filles de la région. "
comite pour erfoud | Le Vendredi 27/02/2009 à 00:33 | | Répondre