Géologue, naturaliste d'une longévité et d'une endurance peu communes, Théodore Monod (1902-2000) a parcouru pendant soixante ans sa terre de prédilection : le Sahara. Le jeune savant nous entraîne ici dans ses premières Méharées : au cours de ces longs raids à dos de chameau, il va couvrir jusqu'à six cents kilomètres à travers la Mauritanie ou le sud marocain. Mais bien plus que la performance, c'est la nature qui l'intéresse : falaises, sables et pierres ; scorpions, serpents ou coléoptères ; et cette végétation à la fois si rare et précieuse, dont il nous détaille avec amour formes et couleurs. L'énergie de Monod semble inépuisable, comme sa soif de savoir. Nourrie d'histoire, de littérature, de poésie (sa culture est considérable), son écriture a pris, comme par mimétisme, les caractéristiques du désert : sèche et minérale, tout en muscles et aspérités, elle sait nous restituer la magie de ces horizons éblouissants, où l'homme navigue comme sur une mer.
Méharées reste le plus célèbre des livres de Théodore Monod, spécialiste incontesté du désert, qu'il parcourut toute sa vie à dos de chameau ou à pied. Ce savant exemplaire n'avait en effet pas son pareil pour évoquer les paysages mauritaniens, pour raconter ses longues méharées dans les dunes, ni pour décrire la faune, la flore, l'histoire ou la préhistoire de ces régions où, dans les années trente, il entendit parler d'une mystérieuse et gigantesque météorite qu'il ne cesserait de chercher, durant un demi-siècle, avec une insatiable curiosité. Cette nouvelle édition de son livre, réédité en 1989 par Actes Sud, est illustrée par les nombreux dessins de l'auteur qui figuraient dans l'édition originale de 1937.
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