Photo VL
L'eau et le désert : une association peu habituelle ; nous roulons vers Merzouga, ce 20 février, il fait déjà chaud, les dunes roses apparaissent à l'horizon . De part et d'autre de la route, le désert fleurit : quelle surprise de voir ces étendues habituellement désertiques et rocailleuses se parer de fleurs et de verdure ; des décennies , au dire des habitants, que ce phénomène ne s'est pas produit ! hier encore, il a plu des trombes d'eau, ...nous étions à Zouala . Partout des flaques, des oueds encore humides, et cette improbable teinte de verdure qui prend d'assaut l'ocre des collines. A Merzouga, du haut de la grande dune, on aperçoit des cultures, tout là-bas dans la plaine, aux alentours de Khemliya ; les habitants n'avaient plus cultivé à cet endroit depuis au moins 30 ans, nous dit-on... Au coeur de la palmeraie, vers Erfoud ou Rissani, on voit l'eau du barrage remplir les canaux et se déverser à profusion au milieu des palmiers et dans les champs. Le Dayet Srji, ce lac du désert, curiosité de la nature, qui disparait certaines années, est aujourd'hui une vaste étendue d'eau à l'horizon. On sent partout comme une sorte de magie, comme si tout devenait possible ; que dire de ce changement soudain ? on ne peut s'empècher de penser que le soleil aura bien vite raison de l'embellie et que la sècheresse reprendra ses droits ... Mais en attendant, les filalis courageux et fatalistes se disent que l'année agricole est sauvée, que la récolte de dattes sera bonne ; on vit l'année présente, et on verra bien ce que l'avenir réservera ; l'année 2006 a connu un record d'intempéries, provoquant même, en mai et en octobre, des inondations catastrophiques, mais chaque fois, au delà des destructions et des malheurs, les hommes ont accueilli l'eau non pas comme une malédiction, mais comme un message d'espoir. GT