Le réveil est un peu plus matinal que d’habitude : Essaouira nous attend. Après un petit déjeuner anticipé, nous retrouvons le loueur de voiture qui a mené notre véhicule à quelques pas du riad. Le temps de le déposer après qu’il nous a mis sur la bonne route, nous voilà partis pour Essaouira. Le temps de nous faire arrêter (une quinzaine de kilomètres), nous voilà sur le bas côté…
“Excès de vitesse”, m’informe le gros gendarme, les lunettes de surveillance sous le bras. “Au cours du dépassement, vous rouliez à 70 km/h au lieu de 60. Cela veut dire une amende de 400 dirhams. Soit vous payez, soit je garde le permis de conduire. Est-ce que vous allez payer ?” Pour gagner du temps et tenter de l’amadouer, je lui demande de repréciser l’infraction commise… Il recommence puis demande si je vais payer les 400 dirhams (40 euros). Je ne sais pas si c’est du lard ou du cochon (enfin… dans ce pays, ça ne doit être ni l’un ni l’autre !) Je crois qu’il cherche juste à m’intimider (ça marche bien !), mais je ne vois pas la sortie alternative. Ou plutôt si : je finis par lui tendre les 400 dirhams, qu’il prend en disant “je vous apporte le reçu”. Je me souvenais de la bienveillance des flics marocains à l’égard des touristes (Philou et moi avions échappé à deux amendes), apparemment les temps ont changé ! 400 dirhams pour un excès de vitesse de 10 km/h au cours d’un banal dépassement sur ligne droite, c’est cher payé (un bon avertissement aurait largement suffi), moi qui n’ait jamais perdu un point sur mon permis en France, je suis très très agacé !!
Bref ! La route sera bien longue jusqu’à Essaouira (174 km depuis Marrakech) : parce que la vitesse est très souvent limitée à 60 voire 40 (et même à 20 sur les nombreux secteurs en travaux…), et surtout parce que je roule désormais systématiquement 10 km/h en dessous de la limitation ! Nous croiserons en tout une bonne dizaine de points de contrôle, heureusement sans nous faire arrêter de nouveau.
Commentaire de la rédaction : Rassure toi, Cyril, cette aventure a dû arriver à beaucoup d'entre nous sur cette route piégée ; pour moi ça s'est conclu plus rapidement : au moment ou j'ouvrais mon portefeuille pour voir s'il me restait quelques pièces, le préposé s'est emparé d'un billet de 20€, en disant "ça ira comme ça, mon ami ; et met bien ta ceinture !"