La région d'Erfoud (Tafilalet) semble souffrir, malgré un attrait touristique certain, d'un désintérêt des pouvoirs publics ; l'aéroport d'Errachidia, par exemple, est inutilisé, alors qu'il pourrait être un atout essentiel pour le désenclavement des populations et de l'économie locale. C'est ce qu'explique un récent article de Mohamed KADEMI (Libération) :
"...En dépit de ses potentialités et la diversité de sa richesse, la situation touristique évolue dans une conjoncture alarmante. A défaut d'une politique publique de promotion et d'encouragement de l'investissement et de la commercialisation des produits touristiques, la fréquentation de cette région par les touristes devient de plus en plus rare. Les statistiques officielles indiquent qu'entre 2000 et 2003, le nombre de touristes ayant séjourné à Errachidia a subi une baisse brutale. Le nombre est passé de 148.828 en 2000 à 71.046 en 2003, autrement dit, la région a perdu plus que la moitié de ses visiteurs.
Comment expliquer cette situation? Les opérateurs locaux sont unanimes à considérer que leur ville est handicapée à divers niveaux. En premier lieu, l'enclavement et l'éloignement de cette ville découragent les touristes potentiels à s'y rendre de manière régulière. Toutefois, la géographie n'a pas toujours constitué un obstacle majeur. Elle se manifeste par contre en l'absence d'une volonté réelle de venir en aide à une région en proie à deux cycles de sécheresse.
Cependant, ces potentialités touristiques peuvent faire d'elle l'une des destinations préférées tant par les nationaux que par les étrangers. Malheureusement, elle n'est pas encore sur l'agenda du ministère du Tourisme. Ce dernier "n'a jamais effectué une visite de travail dans la région, ce qui suscite des interrogations sur l'intérêt que son département accorde à la promotion du tourisme à Errachidia en général et à Erfoud en particulier", nous a déclaré M. Aissaoui Abdellah, directeur de l'hôtel Bélère. Et d'ajouter : "Ce département n'intervient que pour collecter les recettes:5 dirhams par client et par nuitée pour des services non rendus". Et d'estimer que c'est dommage car les hôteliers situés à la périphérie utilisent toujours les fosses septiques à défaut d'un système d'assainissement (ce qui n'est pas, bien sûr, la responsabilité du ministère de Tourisme mais des communes et de l'équipement).
Cette région est surtout et essentiellement lésé par l'aéroport de Moulay Ali Chérif qui n'est pas opérationnel. Malgré un protocole signé en 1999 avec M.Hassad, ex-PDG de la RAM. Les professionnels du tourisme de la région se sont engagé à prendre en charge, sur demande de la compagnie nationale, 2000 billets par an pour réduire les frais et charges mais aussi afin de rentabiliser la ligne Casablanca-Errachidia. Seulement, aucun avion n'a atterri dans cet aéroport même si des démarches ont été effectuées auprès de l'actuelle direction de la RAM. Il faut dire que la desserte de cette région permettra aux opérateurs et hôteliers d'offrir un package tant à l'échelle nationale qu'internationale.
Pour leur part, les agences de voyages ne facilitent pas non plus la commercialisation des produits touristiques de cette région. Un hôtelier nous a affirmé que certaines d'entre elles brillent par leur chantage en exigeant des tarifs spéciaux et forfaits insupportables pour les professionnels. Ce qui fait dire aux promoteurs touristiques que leur région est visée par une concurrence déloyale qui l'empêche de se promouvoir sachant qu'ils ne sont jamais invités à prendre part aux grands salons internationaux de tourisme.
Par ailleurs, il convient d'attirer l'attention sur les informations erronées du "Guide du Routard" sur le Maroc et qui rapporte que la ville d'Erfoud est un "gros bourg sans grand intérêt touristique". Information erronée et facilement contredite sur place."